Karine Arabian de pied en cap
Elle s'apprête à lancer une collection automne-hiver 2012 pour André et a récemment ouvert une boutique en Chine, a Chengdu. Karine Arabian continue son chemin. Lauréate du concours de Hyères en 1993, la créatrice a fait ses classes chez Swarovski et Chanel avant de lancer sa propre griffe en 2000 autour d'un concept global d'accessoires : sacs, chaussures, bijoux. Celle qui fut exposée pour la première fois en 2007, lors de la rétrospective qui lui fut consacrée au Musée de la mode de Marseille, livre ses conseils d'élégance et de féminité.
Votre définition de l’élégance ?
Elle est avant tout intérieure, c’est la belle personne. C’est se sentir bien dans sa peau et se connaître. Respecter son corps et le mettre en valeur.
Qu’est-ce que le luxe pour vous ?
Il a longtemps été galvaudé. C’est le temps que l’on prend pour la fabrication, le détail jusqu’au raffinement extrême, dans le respect des matières. On s’est mis en tête de faire du luxe démocratique, mais on ne peut pas vendre bon marché des produits exceptionnels. Au lieu d’accumuler des objets, je ne préfère qu’avoir qu’une seule et belle pièce.
La pire faute de goût ?
Tout le monde en fait. C’est, il me semble, ne pas se connaître, ne pas écouter son corps et porter des choses qui ne vous vont pas. Mais la faute de goût aujourd’hui pourra être « hype » demain.
Votre règle d’or ?
Essayer de composer avec mon corps, de me mettre en valeur. Par exemple, des talons pour une femme petite, un beau maquillage et des accessoires bien choisis. Une robe noire bien coupée, un joli sac, de belles chaussures et des bracelets choisis, cela fonctionne pour tout le monde.
Votre accessoire fétiche ?
Ce sont eux qui font le look. Mon truc : les bracelets. Ils accompagnent le geste de la main. J’en ai toute une collection. J’ai récemment craqué sur une brocante pour des bracelets en bakélite.
Vos stilettos préférées ?
Les miennes ! Je n’achète jamais de chaussures. Avec des talons de 8-9 centimètres maximum. Des escarpins pointus, marine ou lézard, j’en ai de toutes les couleurs. Avec un jean retroussé et un tee-shirt simple, c’est mon uniforme du moment pour une allure rock.
Votre wish list de la rentrée ?
Ma collection pour André automne/hiver 2012-2013 qui sort à la rentrée !
Vos trois hot spot ?
Albion, rue faubourg poissonnière, une cuisine française matinée d’italienne. Ils font beaucoup d’associations intéressantes, comme du poisson et du chorizo. Le Bonne Nouvelle, un vieux bar des années 1950. Je conseille, avec modération, le mojito ou la margarita. La galerie d’art GB Agency, j’en suis fan. J’ai récemment flashé sur un de leurs artistes, Ryan Gander.
Votre obsession ?
Tout ce qui touche à la féminité. J’ai récemment chiné une Encyclopédie de la femme, qui date des années 1960, avec des clichés avant-gardiste.
Un conseil féminité ?
Ne surtout pas faire de manucure avec des outils en métal, bien trop agressifs pour les ongles. Mais préférer des bâtons en buis avec de l’eau émolliente. Et par extension, arrêter d’agresser son corps, comme avec les régimes. Faire du sport est le seul moyen de se réconcilier avec son corps.
Ce qui vous fait prendre de la hauteur ?
Avoir foi en soi.
Les créateurs qui vous touchent ?
Pierre Hardy, pour son architecture. Et les belles chaussures de Michel Vivien.
Interview Céline Hussonnois Alaya
Le petit guide de Karine Arabian :
– Albion, 80 Rue du Faubourg Poissonnière, Paris 10e, 01 42 46 02 44.
– Le Bonne Nouvelle, 4 rue Faubourg Poissonnière, Paris 9è, 01 47 70 33 10.
-GB Agency, 18 rue des Quatre Fils, Paris 3e, 01 44 78 00 60.
Karine Arabian, collection été 2012
Karine Arabian, collection été 2012
Karine Arabian
Gina, Karine Arabian pour André
Le Flore, Karine Arabian pour André
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Saint-Germain, Karine Arabian pour André